Roger Turgeon a toujours été un homme de métier très habile de ses mains. Il a commencé par travailler pour son frère Édouard à titre de menuisier principalement, mais également comme plâtrier, tireur de joints et peintre. Très ambitieux de nature, M. Turgeon décide, en 1966, de fonder sa propre entreprise. Son premier contrat à titre d'entrepreneur en construction est celui de l’agrandissement de l'Hôtel Jolin situé à Saint-Léon-de-Standon.

L’entreprise Construction Roger Turgeon inc. est incorporée le 28 juin 1977. Cette décision représente une étape importante dans l’évolution de la PME de Saint-Anselme. Les années 1977 à 1980 constituent une très bonne période pour Construction Roger Turgeon. L’entreprise compte alors jusqu’à une quarantaine d’employés. En l’absence du patron, c’est le fils aîné Denis, récent diplômé en génie civil de l’Université Laval, qui agit comme surintendant de chantier.

À 52 ans, Roger Turgeon propose à ses deux fils, Denis et Gaétan, d’acheter l’entreprise. Alors au début de la vingtaine, les frères Turgeon se fient à leur instinct et décident de plonger dans l’aventure ! Les deux jeunes entrepreneurs font alors preuve de beaucoup de courage, pour ne pas dire d’une certaine témérité, car la conjoncture économique est difficile au Québec au début des années 1980. Cette décision représente un moment clé de l’histoire de l’entreprise qui lui permettra, entre autres choses, d’accélérer sa croissance. Ils réalisent un premier projet sous leur gouverne, soit la construction d’un HLM (habitation à loyer modique) à L’Islet.

Construction Roger Turgeon inc. est une entreprise de taille modeste. Avec un chiffre d’affaires de dix millions de dollars, elle a connu une croissance rapide depuis sa prise en charge par Denis Turgeon et son frère Gaétan. Mais la spécialisation dans le bétonnage limite les possibilités de développement. Et nous le savons, Denis Turgeon veut toujours aller plus loin. Il voit un potentiel intéressant dans les travaux de terrassement. En effet, avec ce complément d’expertise, son entreprise serait en mesure d’exécuter des travaux plus élaborés, comme des étangs d’aération. C’est un projet qui l’habite depuis quelques années.

Denis Turgeon concrétise son rêve en jetant son dévolu sur l’entreprise Côté Excavations inc. de Saint-David-de-l’Auberivière, en banlieue ouest de Lévis.

Construction Roger Turgeon inc. quitte Saint-Anselme au printemps 1989 et déménage dans de nouveaux locaux sur la rue Archimède à Lévis, à proximité de l’autoroute transcanadienne.

Construction Roger Turgeon inc. décroche son plus gros contrat depuis sa fondation, soit la construction de quatre silos de stockage de matières premières et d’un bâtiment abritant la machinerie à l’usage d’Aluminerie Alouette sur le site de Pointe-Noire, à l’entrée de la baie de Sept-Îles. Le contrat, octroyé par Ports Canada, est d’une valeur de 11 millions de dollars. Les deux silos les plus volumineux sont destinés au stockage de l’alumine : ils culminent à 60 m du sol et ont un diamètre de 30 m. Quant aux deux plus petits de 45 m de hauteur et de 18 m de diamètre, ils servent au stockage du coke calciné.

Les silos sont faits en béton postcontraint et armature, une économie de 50 % par rapport à une structure en béton armé que l’on utilise généralement dans la construction de bâtiments. Des câbles d’acier ceinturent les imposants cylindres et sont mis sous tension au moyen de vérins. Cette technique complexe est réservée aux grands ouvrages, notamment les ponts. Les toits d’acier coiffant les tours sont préfabriqués au sol, puis mis en place à l’aide de gigantesques grues mobiles.

L'achat de Côté Excavations inc. apporte à l'entreprise un parc de machinerie lourde, des équipes d'opérateurs et de mécaniciens permettant de présenter des soumissions pour l'obtention de contrats de plus grande envergure, comportant à la fois des travaux de terrassement et de coffrage de béton. À court terme, l'ajout des actifs de la filiale en travaux de terrassement et d'excavation fait plus que doubler le chiffre d'affaires de la nouvelle entité qui adopte le nom de Côté & CRT inc. en 1991.

Côté & CRT inc. ouvre un bureau à Boucherville sur la Rive-Sud de Montréal. L’entreprise cherche alors à mieux se positionner pour les projets dans la région de Montréal et dans l’ouest de la province. Même si les contrats décrochés par l’entreprise lévisienne au début des années 1990 ont été obtenus dans la partie est du Québec, les projets d’envergure ont, en majorité, été exécutés en Ontario et dans l’ouest de la province.

Les travaux en plongée ont commencé à l’ancienne centrale hydroélectrique de Beauharnois où l’entreprise avait obtenu un contrat pour effectuer la réparation sous l’eau de guides de vannes encastrés dans le béton. C’est pour ce projet que Côté & CRT décide de faire l’acquisition de Poly-Hydro qui possède une équipe de scaphandriers professionnels d’expérience en mesure d’accomplir divers travaux sous l’eau, notamment le soudage, la démolition, le coffrage, l’injection, l’assemblage de structures. À la suite de cette acquisition, et dans un objectif de consolider l’entreprise, qui compte maintenant trois divisions, et de faire son entrée dans le secteur des grands travaux, Côté & CRT inc. devient Groupe CRT inc. en 1996.

En 2006, l’entreprise procède à la construction d'un nouveau siège social ainsi qu’à l’agrandissement et à la modernisation de son garage de mécanique et de ses installations d’entreposage et d'expédition. CRT Construction inc poursuivra ses investissements jusqu'en 2012 avec l’ajout d’un atelier de soudure, de nouveaux entrepôts, d’une chambre de peinture, d’un nouvel atelier de menuiserie et d’un garage pour hélicoptère. Des ponts roulants sont intégrés au garage, à l’atelier de soudure ainsi qu’à l’atelier de menuiserie afin d’accroître l’efficacité des opérations.

Le premier de ces contrats, d’une valeur de 52 millions de dollars, est accordé à la coentreprise CRT-Hamel pour la construction de 23 digues en terre, l’excavation de deux canaux et la mise en place d’un pont temporaire sur la rivière Nemiscau. Forte de son expérience et de son expertise, l'entreprise est en mesure d'assurer la bonne marche de l’imposant chantier. Une équipe de 150 hommes, répartis entre deux quarts de travail, est déployée sur les lieux, soutenue par une équipe technique et de supervision sur place d’une quinzaine de personnes (ingénieurs, techniciens, surintendants, contremaîtres et personnel administratif).

L’obtention du contrat de bétonnage de la centrale de la Sarcelle vient couronner tous les efforts de la direction de l’entreprise. C’est le « contrat tant attendu! » La coentreprise arrache l’important contrat de bétonnage évalué à plus de 88 millions de dollars avec un écart inférieur à 1 % par rapport au deuxième soumissionnaire.

L’équipe de projet est mobilisée à la centrale de la Sarcelle en mars 2009 et les travaux commencent le 8 avril 2009, une date mémorable dans l’histoire de la compagnie alors que la première coulée de béton est effectuée le 25 avril.

À 80 millions de dollars, le premier projet exécuté à Kwoiek Creek en Colombie-Britannique est le plus gros contrat signé par CRT Construction inc. sans partenaire. L’équipe de projet doit composer avec le défi des montagnes Rocheuses tout en évoluant dans un tout nouvel environnement de travail. Lors de l’élaboration du budget initial, il était prévu de rouvrir un chemin sur une distance de 40 km donnant accès au site.

En raison d'un refus d’accès à un territoire, il a été impossible d'utiliser le chemin donnant accès au chantier. L’entreprise a ainsi dû user d’ingéniosité et procéder à l’installation d’une grue à câbles (téléphérique) d’une capacité de 20 tonnes et d’une portée de 750 m. L’expérience et le savoir-faire de CRT Construction inc. et de ses sous-traitants ont permis d’apporter les ajustements et de livrer la centrale dans les délais.

Après trois projets réalisés à la Baie-James, CRT Construction inc. et son partenaire Hamel Construction inc. lorgnent désormais du côté du chantier de la Romaine qui bat son plein. Le premier projet obtenu est la construction d’une route de 18 km longeant la rivière Romaine entre les chantiers de Romaine 2 et de Romaine 3. Ce projet est réalisé à l’automne 2012.

À la suite de ce projet, Hamel-CRT a obtenu et réalisé deux autres projets sur les sites de Romaine 1 et 2 avant de se voir octroyé, en 2014, le plus important contrat de génie civil accordé à ce jour sur le mégaprojet de la Romaine : la construction d’une digue et du barrage principal du complexe de Romaine 3.

En août 2013, Denis Turgeon annonce la signature d’une entente avec Innergex pour l’exécution des projets Upper Lillooet (81,4 MW) et Boulder Creek (25,3 MW), un contrat de l’ordre de 250 millions de dollars réalisé avec EBC inc. La coentreprise a le mandat de concevoir et de construire deux centrales, y compris deux tunnels totalisant plus de 5 km de longueur, deux prises d’eau ainsi que les ouvrages connexes.

Par la suite, au printemps 2014, CRT-EBC obtient également d’Innergex un nouveau contrat de minicentrale en Colombie-Britannique, celui de Big Silver Creek, situé près de Harrison Hot Springs. Il porte sur la construction d’une centrale de 40,6 MW, d’un tunnel d’amenée d’environ 2 km et d’une conduite forcée de 1,5 km au coût de 97 millions de dollars.

En 2015, CRT Construction obtenait le contrat pour la construction de 4 silos hauts de 64 m et d’un tunnel sur le méga-chantier de la cimenterie McInnis à Port-Daniel. Ces silos ont été construits selon la méthode du coffrage glissant. Le dernier projet de ce type avait été réalisé par CRT en 2003 à l’aluminerie Alouette de Sept-Îles. Il aura donc fallu attendre plus d‘une décennie avant que CRT ne puisse démontrer de nouveau son expertise dans cette technique de construction spécialisée.

Entre 2015 et 2019, CRT a obtenu 2 autres mandats de construction de silos par la méthode du coffrage glissant, ce qui fait en sorte que les 8 derniers silos de béton construits au Québec depuis 2003 l’ont tous été par l’équipe de CRT.

La nature de nos projets sur des sites souvent isolés et difficiles d'accès nous a amenés à investir de façon importante dans les moyens de transport dans le but d'optimiser nos opérations. C'est ainsi que nous avons fait l'acquisition d’un hélicoptère Astar 350 B2 5 places, d’un avion Pilatus PC12 pouvant transporter 11 passagers dont 2 membres d‘équipage et enfin d’un remorqueur de 2500 HP équipé de 7 chambres pour son équipage. Ces investissements ont permis une amélioration notable de la gestion des déplacements sur les chantiers éloignés tout en facilitant le transport des matériaux et équipements dans des régions où il n’y a souvent aucun autre mode de transport.

Ces équipements nous rendent donc complètement autonomes pour planifier et gérer la logistique de nos activités, ce qui est un enjeu crucial pour la réussite de nos projets. Nous maximisons le temps des travailleurs ainsi que l’efficacité de nos opérations. L’avion est un atout important pour faciliter la conciliation travail-famille et permettre aux employés de profiter pleinement de leur temps libre car nous avons à cœur de leur permettre d’harmoniser leur carrière et leur vie personnelle.